mardi 1 février 2011

Le parlement européen reconnaît symboliquement le génocide des tsiganes


Le 2 février le parlement européen ne se prononcera pas sur la question posée par une trentaine de députés au sujet d’une éventuelle reconnaissance du génocide tsigane (voir le texte de la question dans les documents à la fin de ce flash), mais  célèbrera l’évènement de manière solennelle. Une cérémonie accompagnée de déclarations des groupes ouvrira la session du parlement.

Question à Catherine Grèze, députée européenne à l’initiative de cette démarche

Dépêches tsiganes : Pourquoi, bien avant que le discours de Grenoble du président de la république Française et les polémiques aux sujets des Roms et des gens du voyage aient focalisé les attentions vous êtes vous investie sur ce dossier ?

Catherine Grèze : Afin de créer une prise de conscience et de changer les regards sur les tsiganes. En reconnaissant de manière solennelle que les tsiganes ont été aussi victimes du génocide nous qui représentons les peuples européens, nous affirmons qu’ils sont une composante de nos nations.
En mars dernier les problèmes de la réadmission des Roms au Kosovo préoccupaient les députés du groupe Europe écologie. A cette occasion j’ai rencontré Thomas Hammarberg, commissaire aux droits de l’homme. La situation dramatique des Roms au Kosovo n’est pas nouvelle et régulièrement dans la plus part des Etats européens nous devons faire face à des vagues de rejets plus ou moins violents à l’égare des tsiganes. Dans ma propre région une famille de gens du voyage parfaitement intégrée dans la vie associative, sportive, économique et politique risque d’être expulsée de sa priorité parce que les services de l’Etat ne conçoivent pas que l’on puisse être gens du voyage et agriculteur. ! Avec cet exemple, Nous sommes encore loin des degrés de violences qui peuvent être atteints en Italie ou en Hongrie où se déroulent de véritables pogromes contre des tsiganes. Nous nous sommes donc mobilisées avec des femmes élues de différents Etats et tous les groupes politiques sauf l’extrème droite pour demander la reconnaissance du génocide »
Propos recueillis par O.B.  

Dates clefs
9 mars : Rencontre avec Mr Hammarberg
8 avril : deuxième Sommet européen sur les Roms
11 mai : Conférence sur le génocide tsigane
27 août : Interpellation de la commission européenne au sujet de la France
30 août : déclaration écrite en opposition au retour forcé de Roms mineurs vers le Kosovo
15 décembre : question orale au parlement Conseil sur la reconnaissance du génocide












Document

Parlement européen



Question avec demande de réponse orale au Conseil
O-0213/2010

Article 115 du règlement
Catherine Grèze
Kinga Göncz, Cornelia Ernst, Lívia Járóka, Renate Weber, Alexander Alvaro, Catherine Bearder, Izaskun Bilbao Barandica, Lothar Bisky, Eva-Britt Svensson, Leonidas Donskis, Isabelle Durant, Ioan Enciu, Monika Flašíková Beňová, Thomas Händel, Rebecca Harms, Heidi Hautala, Stephen Hughes, Sophia in 't Veld, Andrey Kovatchev, Jean Lambert, Ulrike Lunacek, Monica Luisa Macovei, Claude Moraes, Mariya Nedelcheva, Nadezhda Neynsky, Rovana Plumb, Raül Romeva i Rueda, Jutta Steinruck, Hannes Swoboda, Csaba Sándor Tabajdi, Hannu Takkula, Rui Tavares, László Tőkés, Kyriacos Triantaphyllides, Lambert van Nistelrooij, Gianni Vattimo, Marie-Christine Vergiat, Cecilia Wikström, Gabriele Zimmer

Objet:         Reconnaissance par l'Union européenne du génocide tsigane pendant la Deuxième Guerre mondiale
       Des membres de la communauté Rom et des gens du voyage souffrent de discrimination et d'exclusion dans toute l'Europe: régulièrement, ils sont la cible de propos et d'attaques racistes, de harcèlement de la part des forces de police, et se voient refuser leurs droits fondamentaux de citoyens. La discrimination dont ils sont victimes se retrouve dans toutes les sphères de leur quotidien, principalement dans le domaine de l'éducation, de l'emploi, du logement et des soins de santé.
La méconnaissance de l'histoire des tsiganes par la majorité de la société explique pour une large part les préjugés dont font l'objet les tsiganes et constitue également un obstacle à leur intégration au sein de l'Union européenne.
Bien peu savent qu'au cours de la Deuxième Guerre mondiale, à l'instar des Juifs, les membres de la communauté rom ont été opprimés par le régime nazi pour des motifs d'ordre racial; des dizaines de milliers de tsiganes ont été assassinés dans les territoires occupés de l'Est et des milliers d'entre eux ont été tués dans des camps d'extermination. Dans l'Europe occupée, même si le sort des tsiganes variait d'un pays à l'autre, ils ont été soumis à la persécution.
Certains États membres de l'Union, telle l'Allemagne en 1982, ont déjà reconnu le génocide tsigane durant la Deuxième Guerre mondiale. Un geste identique de la part de l'Union européenne représenterait un événement historique pour les membres de la communauté rom et des gens du voyage et pour l'Europe.
Le 27 janvier 2011, des commémorations auront lieu à l'occasion de l'anniversaire de la libération d'Auschwitz. Cet événement est une occasion historique de rappeler aux citoyens européens les horreurs de l'Holocauste vis-à-vis de toutes les victimes du régime nazi.
Le Conseil n'estime-t-il pas que les tsiganes ont le droit d'obtenir la reconnaissance par l'Union européenne d'un passé commun mouvementé? Quelles sont les mesures prévues par le Conseil pour forger une meilleure compréhension, parmi les citoyens européens, de l'histoire qu'ils partagent avec les tsiganes?
Dépôt: 15.12.2010
Transmission: 16.12.2010
Echéance: 6.1.2011

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