mercredi 9 février 2011

La Fondation Abbé Pierre dénonce le développement des zones grises du logement


Focus Habitat février 2011

Le rapport annuel souligne une aggravation de la crise du logement

Aggravées par la crise économique, les difficultés de logements des ménages les plus vulnérables se dégradent : selon le rapport de la Fondation Abbé Pierre,  publié le 1er février, 3,6 millions personnes sont mal logées, 5,1 millions de personnes sont en situation de réelle fragilité à court et moyen terme, dont 1,2 personnes en impayés locatifs. Ne pouvant accéder à une structure d’hébergement ou un logement, « les plus vulnérables n’ont souvent d’autres solutions que de recourir à la « zone grise » du logement.  Des solutions de logement toujours plus indignes et plus fragiles », dénonce Christophe Robert, le délégué adjoint de la Fondation Abbé Pierre ». Hébergement chez des tiers, utilisation de locaux non prévus pour l’habitation, squats, cabane, voitures, camion… « En témoigne, la hausse des demandes de domiciliation de ceux qui n’ont pas de domicile personnel enregistré par les centres communaux d’action sociale »., souligne le rapport.

Le chapitre 3 fait état, en effet, d’un « développement inquiétant de l’habitat atypique », parlant même d’une «explosion de la clientèle permanente des campings » : 
« caravanes immobilisées, baraques de chantier,  logements en cours de construction, locaux agricoles aménagés ou encore mobil-home immobilisés » deviennent des solutions d’habitat pour un nombre croissant de ménages.  Selon le dernier recensement de l’Insee, il y aurait 85 000 personnes recourant à de telles solutions.  Une autre étude, citée également par le rapport, fait état de 100 000 personnes vivant à l’année en camping ou mobil-home (hors mariniers et gens du voyage).

Face à une solidarité nationale qui fait défaut et des politiques publiques du logement qui renforcent l’insécurité des plus fragiles, la Fondation dénonce la « privatisation des difficultés de logement (…) Devenues invisibles de l’espace public et ne relevant plus de la solidarité nationale, ces difficultés finissent par relever de  solidarité de proximité ou de la débrouille ».

Mais la crise touche également des ménages jusque là épargnés par les difficultés de logement et notamment les accédants à la propriété : 560 000 ménages propriétaires ou accédants rencontrent des difficultés pour payer leur charges ou rembourser les prêts immobiliers et par eux  70 000 seraient en situation d’impayés.

Agnès Thouvenot

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