Conflits sur les aires d’accueil

Le 1^er décembre dernier, une réunion technique du réseau GDV d’ideal-connaissances a abordé le délicat sujet des conflits sur les aires d’accueil. Si les conflits graves restent exceptionnels, les tensions entre usagers et gestionnaires prennent généralement leurs sources dans la qualité des équipements et l’isolement des gestionnaires. Echos de cette journée…

Robinets gelés, douches collectives non chauffées, mauvais fonctionnement des bornes de prépaiement des consommations d’eau et d’électricité, surpopulation, règlements intérieurs très différents entre deux aires distantes de quelques kilomètres, les causes de conflits entre gestionnaires et usagers des aires d’accueil sont multiples. A la qualité des équipements qui concerne surtout les aires les plus anciennes, s’ajoute la localisation par rapport aux commerces, aux écoles, aux administrations qui plus ou moins difficiles peuvent être des facteurs de tension. Les tarifs et les contenus des règlements intérieurs parfois très différents d’une aire à l’autre génèrent aussi des difficultés. A ceci s’ajoute la coordination plus ou moins grande des différents intervenants, régisseurs, travailleurs sociaux, médiateurs, policiers, agents des différentes administrations, élus. Le facteur humain joue lui aussi un rôle primordial. Le niveau de formation et la capacité à gérer les conflits des gestionnaires sont mis à l’épreuve de la personnalité et du niveau de stress vécus par tel ou tel usager dans sa vie privée. « Les causes sont multiples et plus ou bien identifiables selon les situations », remarquent les organisateurs de la journée. Ils ont dévoilés les premières indications d’une enquête en cours auprès des membres du réseau GDV.

Relativement peu de conflits graves 

Selon les premières tendances dégagées de cette enquête, la conflictualité sur les aires d’accueil semblerait relativement faible en regard des problèmes rencontrés.  Les conflits graves donnant lieu à des procédures judiciaires et à des expulsions restent exceptionnels, de l’ordre de 1 ou 2 par an.

« Tout dépend des situations particulières de chaque aire. Dans certains cas les tensions sont quasi quotidiennes, dans d’autres très ponctuelles », nuancent les organisateurs qui notent néanmoins un sentiment d’isolement largement répandu chez les gestionnaires.

Professionnels entre eux

« Nous avons voulu répondre à cette demande d’échange entre les professionnels en leur réservant cette journée centrée sur leurs métiers. D’autres moments comme les journées nationales des Gens du voyage et des rencontres techniques sur les discriminations sont consacrés à des débats beaucoup plus larges où les usagers peuvent s’exprimer », expliquent les organisateurs. Occupant l’un des rares postes de travail de la Fonction publique territoriale qui ne dispose pas encore de référentiel, les gestionnaires éprouvent le besoin d’échanger entre eux et d’harmoniser leurs pratiques. Ils se sont accordés sur des grands principes qui nécessitent un engagement fort de la part des collectivités

Une aire bien conçue, intégrée à la vie de la cité, des équipes d’intervenants de différentes spécialités coordonnés entre eux et soutenus par les élus

L’étude montre sans grande surprise que le degré de conflictualité dépend de la qualité des équipements, de la pertinence du règlement intérieur, de la cohérence des actions menées par les différents intervenants et de leurs niveaux respectifs de compétences professionnels (régisseurs, travailleurs sociaux, médiateurs, services techniques, policiers, élus).  

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