mardi 14 décembre 2010

Europe : Les Roms roumains veulent travailler pour se loger et scolariser leurs enfants

Après avoir rencontré les responsables de l’OFII, des associations et des familles vivant en France, une délégation de l’association Roumaine, Romani Criss dénonce le régime transitoire qui bloquant l’accès au marché de l’emploi aggrave tous les problèmes.

« La France, il y a deux siècles a montré l’exemple en abolissant le tiers état, aujourd’hui, elle contribue à en reconstitué un », Marian Mandache, chargé des droits de l’homme au sein de l’association Roumaine Romani Criss, ne mâche pas ses mots à l’issue d’une enquête sur la situation des Roms Roumains en France menée en novembre dernier par son association. Epaulée par le collectif Romeurope et par le CCFD-Terre solidaire, la délégation Roumaine a rencontré les autorités et des habitants de campements en région parisienne. Sans grande surprise, cette visite d’étude a confirmé les constats répétés par les associations et les instances européennes depuis des années. Ne se contentant pas de critiquer les procédures d’expulsions, et les conditions de vie, la délégation Roumaine s’est surtout penchée sur les solutions.

Les mesures transitoires favorisent les bidonvilles

Citant l’exemple de l’Espagne qui a mit fin aux mesures transitoires restreignant l’accès au marché du travail pour les ressortissants Roumains et Bulgare, les associations insistent sur l’emploi comme étant la principale source des problèmes. « Comment se loger, scolariser ses enfants, se soigner sans pouvoir travailler de manière déclarée ? », demande Romeurope. Le collectif signale que dans le cadre de la législation les employeurs doivent réaliser un véritable parcours du combattant administratif et payer une taxe à l’OFII pour recruter y compris sur des postes non qualifiés dans les métiers en pénurie de mains d’œuvres comme le bâtiment. Ne pouvant travailler dans des conditions normales, les adultes ne peuvent régulariser leurs situations administratives et vivent dans la crainte des pouvoirs publics avec des conséquences sur la scolarisation et l’accès aux soins. De là découle le dramatique engrenage de campements de fortunes et pour certains individus des pratiques de survie au moyen de  la mendicité, la prostitution et divers délits. Sans aller jusqu’à accuser les autorités françaises d’encourager volontairement la délinquance, les associations leur font porter une lourde part de responsabilité. En outre, elles critiquent la légalité des procédures de reconduites à la frontière. Romeurope et le Gisti ont déposé 200 plaintes pour des ordres de reconduites à la frontière (oqtf) non-conforme au droit.

Ne pas exagérer les difficultés

Constatant que le nombre de Roumains en difficulté en France environ 15 000 personnes, est relativement stable depuis des décennies  la délégation de Romani Criss, appelle les autorités à faire preuve de raison. Plutôt que de se renvoyer mutuellement les familles en difficultés, la France et la Roumanie devraient s’occuper de celles qui sont physiquement sur leurs territoires respectifs en les considérants comme étant des citoyens européens. Mais cette approche pragmatique ne convient pas aux autorités françaises et à une majorité d’élus qui considèrent que ces questions ne relèvent pas de leurs compétences. Les collectivités renvoient la balle aux Etats qui se tournent vers l’Europe.
OB

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