vendredi 31 décembre 2010

Allemagne Cologne ne veut personne à la rue


Horizons lointains

Allemagne
Cologne ne veut personne à la rue

Avec 3 000 ménages expulsés ou menacés d’expulsion pour impayés de loyer par an et jusqu’à 1 000 nouveaux réfugiés par mois, la ville de Cologne (un million d’habitants) se trouve dans l’obligation de disposer d’une politique de logement assurant un toit à toutes ces personnes. D’autant plus que la constitution allemande est claire : pour des raisons d’ordre public, une commune à l’obligation d’agir dès qu’une personne, avec ou sans papiers, se trouve à la rue.

Droits d’attribution

En Allemagne, l’aide à la pierre peut être octroyée à tous les propriétaires, publics ou privés, sociétés ou particuliers. En contrepartie de l’aide, le logement est conventionné pour un nombre limité d’années. Le parc de logements conventionnés de Cologne ne représente que 11,3 % des 527 000 logements de la ville et ce pourcentage diminue alors qu’il est prévu que la population augmente encore jusqu’en 2010. Pour améliorer sa marge de manœuvre, la ville a acquis 8 000 droits d’attribution dans le parc privé. « La ville conclut un contrat avec le propriétaire, personne privée ou société immobilière, et assume tous les coûts résultants du comportement du locataire », explique Michael Schleicher, directeur du service logement de la ville. Une politique qui revient à 1050 euros par logement et par an, le locataire payant régulièrement son loyer la plupart du temps. En bénéficient les populations accédant difficilement à un logement et un millier de ménages expulsés de leur logement et présentant des problèmes de comportement. « En cas d’expulsion, il est moins cher pour la collectivité d’aider la famille à rester dans son appartement plutôt que de l’héberger à l’hôtel », constate Jochen Ott, adjoint (SPD) au logement. Une expulsion peut être prononcée après trois mois d’impayés.

Plan d’accompagnement

La ville, informée par le juge, cherche donc à prévenir cette situation. Première arme : la réquisition du logement, pour deux fois treize semaines, le propriétaire étant entièrement indemnisé par la ville. Une mesure rarement prise. Deuxième arme, le maintien dans les lieux, avec un plan d’accompagnement négocié avec le locataire et son propriétaire. « Cela concerne 2 000 ménages par an, qui nous coûtent chacun environ 3 000 euros. Ce n’est pas cher », constate Michael Schleicher, qui se souvient des 11 millions d’euros dépensés pour un hébergement en hôtel naguère. « 75 % des ménages n’ont ce type de problème qu’une fois dans leur vie. A condition de les aider tout de suite et qu’ils acceptent une aide à la gestion de leur budget », ajoute le directeur du service logement.

Martine Kis
Courrier des Maires

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