mercredi 3 novembre 2010

Colloque psychanalystes et politique à l'égard des tsiganes

21 Novembre : « Colloque : Des psychanalystes mettent en cause la politique du gouvernement français à l’égard des tsiganes », de 13h30 à 19h à l’Ecole normale supérieure rue d’Ulm Paris

Communiqué 
Journée de réflexion et de protestation à l’initiative d’Espace
Analytique :
Des psychanalystes mettent en cause la politique du
gouvernement français à l’égard des Tsiganes
Dimanche 21 novembre 2010, de 13h30 à 19h
(École normale supérieur, salle Dussane, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris)
Cibler une population pour l'exclure, comme le gouvernement français l'a
fait envers les Gens du Voyage, français, et les Roms, étrangers
communautaires, est un acte condamnable. Dans une Europe fragilisée par une
crise économique majeure, ce genre de geste risque de transférer le malheur
quotidien en vindicte populaire, dès lors qu'est désigné un bouc émissaire.
Mais il y a plus grave. L'histoire du XXe siècle nous enseigne que c'est là
un engrenage politique fatal. Les institutions européennes ont protesté.
L’idéologie de la libre circulation des personnes est constamment affichée.
Pourtant la mise en place de la zone Schengen et une phraséologie
multiculturaliste à géométrie variable provoquent des formes de clôture
ségrégative intra-européenne.
La psychanalyse a cerné la tendance à la ségrégation, relevée par Lacan
après la Massenpsychologie de Freud, propre au fonctionnement de l'inconscient
individuel. Espace Analytique en avait fait le thème de son Congrès de 2004. Il
importe d'y revenir aujourd'hui, alors que fonctionne cette "exclusion interne"
que nous connaissons bien, en invitant nos collègues à une journée de réflexion
et de protestation le 21 novembre prochain, autour d'Henriette Asséo,
historienne, professeur à l’EHESS et de Patrick Williams, anthropologue,
directeur de recherches au CNRS dont les recherches font autorité sur l'histoire
et l’anthropologie des Tsiganes.
La politique gouvernementale française actuelle a une double dimension.
- Sur le plan intérieur, elle laisse entendre que la nationalité ne confère plus la
citoyenneté de plein droit. Ainsi, en gommant le fait que les Gens du Voyage
vivant en France sont des citoyens français, elle teste des techniques de
suspicion sur l’ « identité nationale » d'une partie des Français.
- Sur le plan extérieur, elle déconnecte des étrangers relevant du droit
communautaire, les Roumains ou Bulgares dits « Roms », de leurs attaches
nationales. Elle contribue à accélérer les expropriations en Europe centrale et
orientale et à fabriquer une catégorie politique unique de « roms migrants»,
ethniquement responsable de leurs discriminations.
La tentation partagée par tous les Etats européens de
l’« ethnicisation politique » remet en cause les principes de la souveraineté
nationale ; elle met en péril le fonctionnement démocratique de notre société, tel
qu'il s'est bon an mal an établi depuis la Seconde Guerre mondiale. C'est de cela
que nous parlerons dimanche 21 novembre 2010.
Programme
1- Projection du film de Raphael Pillosio : « Des Français sans histoire » (2009,
84 minutes), et discussion avec le réalisateur :
La France a interné des hommes, des femmes et des enfants catégorisés comme "Nomades"
durant la Seconde Guerre mondiale. Une trentaine de camps disséminés dans tout le pays, ont
emprisonné environ 6 000 personnes de mai 1940 à mai 1946.
Qui sont ces " Nomades " internés ?
Pourquoi ont-ils été internés ?
Quelles étaient leurs conditions de détention ?
Ce film qui part à la recherche des dernières traces de ce passé, reconstitue l'Histoire
méconnue d'une population qui est marginalisée, stigmatisée depuis plus d'un siècle par l'Etat
français.
2- Conférence animée par Catherine Saladin et Bernard Toboul, avec les
interventions de :
Henriette Asséo : mise en perspective historique de la politique de ségrégation des
Roms et des Gens du Voyage
Patrick Williams : approche anthropologique de la culture des Tsiganes.
3- Table ronde et discussion générale : interventions de Marcel Drach, Andrée
LehmannJean-Jacques et Françoise Moscovitz, Jean-Christophe Saladin, Guy
Sapriel, Catherine et Alain Vanier.
4- Conclusion musicale : petit concert tsigane.

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