lundi 1 novembre 2010

Etienne Pinte : Homme de résistance

Portrait d'acteur

Homme de résistance

Par Olivier Berthelin
Gazette des communes 22/12/2008
Homme de paradoxes, Etienne Pinte puise dans l'histoire de ses parents résistants les valeurs qui donnent u/e cohérence à sa démarche.
«Etienne Pinte ? C'est un élu de l'autre bord, mais qui/sait écouter les laissés-pour-compte de la société ! » Même les militants engagés avec vigueur dans la bataille du logement ne cachent pas le respect que leur inspire le député UMP, ancien maire de Versailles (Yvelines). En décembre 2007, dans la rage des polémiques autour de l'épineux dossier du logement et des campements de tentes érigées au cœur des grandes villes, l'apparition d'Etienne Pinte aux ­côtés du Premier ministre a entrouvert la porte d'un dialogue apparemment bloquée.
User de pédagogie. Un an plus tard, bien que le sujet reste brûlant, alimenté par d'âpres débats autour du projet de loi sur le logement et de la situation des sans-abri aggravée par le froid, le parlementaire en mission reste au-dessus de la mêlée. « Monsieur Pinte nous paraît comme un humaniste qui cherche avec courage des solutions. Même si nous ne souscrivons pas à tous les points de son rapport, nous reconnaissons qu'il va dans le bon sens », remarque ­Christophe ­Robert, ­directeur des études de la Fondation Abbé-Pierre. « La manière dont il a réussi à implanter à ­Versailles des logements sociaux, en dépit d'énormes contraintes liées à l'urbanisme et aux réticences de ses électeurs, laisse les observateurs admiratifs », souligne-t-il. « Comme maire, il m'a fallu user de pédagogie pour concrétiser ma volonté politique », confie l'intéressé. En souriant, il explique que les logements sociaux, à Versailles, se justifiaient comme une réponse à l'augmentation des besoins en service à la personne des habitants désireux d'avoir des employés logés à proximité.
Double peine, défense des demandeurs d'asiles, engagement ouvert dans le complexe dossier libanais, intermittents du spectacle, les combats menés par Etienne Pinte surprennent. « Je ne suis pas toujours sur la même longueur d'onde que tous mes amis politiques, mais les débats parfois ­rugueux amènent des évolutions. La suppression de la double peine a, par exemple, été adoptée à l'unanimité », confie le ­député UMP. « Mes engagements viennent de mon histoire familiale, marquée par l'action de mes parents dans la résistance. Belges, ils étaient pourchassés à la fois comme étrangers et comme opposants », remarque l'homme politique français, naturalisé voici quarante-cinq ans.
Fervent défenseur. Pour chacun des dossiers sur lequel il s'engage, il insiste sur le rapport personnel qu'il entretient avec le domaine concerné. Ainsi, c'est l'ancien acteur et danseur amateur qui s'implique dans les problèmes des intermittents du spectacle. Des amitiés avec des leaders libanais rencontrés lors des festivités célébrant le bicentenaire de la Révolution l'ont amené à se tourner vers ce pays. Etienne Pinte cherche les dénominateurs communs entre les cultures et les hommes. « En tant qu'élu, bien qu'étant catholique pratiquant, j'ai toujours eu le souci d'être en contact avec les religions minoritaires. Surtout depuis le 11 septembre, il est essentiel de resserrer les liens, de chercher ce qui unit et d'être présent aussi bien aux fêtes du Ramadan qu'à la journée de la déportation », remarque celui qui dans de nombreux domaines se retrouve aux côtés de fervents défenseurs de la laïcité.
La fréquentation du parc du château de Versailles ou un goût personnel pour la méditation lui ont-ils donné la passion du jardinage ? « Elever des rosiers, planter des camélias ou ­accueillir des oiseaux m'apporte un antidote à l'agitation d'une vie bien remplie », précise-t-il entre deux rendez-vous avec des responsables associatifs au sujet du projet de loi sur le logement examinée par les parlementaires.
BIO-EXPRESS
1939 : naissance à Ixelles (Belgique).
De 1962 à 1967 : membre des cabinets d'Alain Peyrefitte.
1968 : membre du cabinet de Joël Le Theule, secrétaire d'Etat chargé de l'information.
1971-1973 : représentant des services du tourisme au Japon.
Depuis 1973 : député de Seine-et-Marne, puis des Yvelines.
1995-2007 : maire de Versailles.

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