5ième journée nationale des gens du voyage
La grande tribune des sujets sensibles
Le 18 novembre prochain, se tiendra à Troyes la journée nationale des gens du voyage (www.journee-gensduvoyage.com). Placé dans les feux d’une actualité brûlante cette journée abordera les questions qui fâchent. Accueil et habitat des gens du voyage : qu’elles avancées depuis 10 ans ? Les Gens du voyage : des citoyens comme les autres ? Quel accueil des populations Roms sur nos territoires ?
Si des parlementaires et des responsables d’associations tsiganes s’expriment assez régulièrement sur les deux premiers sujets, les voix des élus locaux sont rarement entendues. En avant première de cette journée, Isabelle Mérand, conseillère communautaire de Nantes métropole et présidente du comité de pilotage du réseau gens du voyages d’IDEAL connaissances livre ses réflexions d’élue locale confrontée aux réalités de terrains
Question
En tant qu’élue locale pensez-vous que la mise en œuvre effective du pouvoir de substitution des préfets obligeant les communes à réaliser les aires d’accueil même contre leur volonté est une bonne chose ?
Réponse d’Isabelle Mérand
« Ce pouvoir de substitution est prévu par la loi du 5 Juillet 2000, il doit pouvoir s’appliquer, notamment au vu du nombre important d’aires d’accueil qui doivent encore être réalisées. Selon les derniers chiffres communiqués par le représentant de Benoist APPARU lors de la dernière Commission Nationale Consultative des Gens du Voyage, environ 50% des aires d’accueil prévues ont été réalisées, 25 % pour les aires de grands passages, sur un engagement total de l’Etat de 288 millions d’euros depuis 10 ans. La substitution par le préfet doit pouvoir accélérer les choses, dans des situations où même la volonté du maire ne suffit parfois pas. Il est également essentiel de prévoir des réunions d’information avec la population : avant d’être créée, l’aire d’accueil doit être acceptée des riverains ».
Question
Le programme de cette Journée Nationale aborde résolument la question du statut et de la citoyenneté des GDV (loi de 1969) sous l’angle de la lutte contre les discriminations. Que répondez-vous à ceux qui dans toutes les formations politiques justifient les titres de circulation et les restrictions vis-à-vis du droit de vote comme étant des mesures nécessaires en affirmant que les GDV forment une population à part présentant des risques pour la sécurité publique ?
Réponse d’Isabelle Mérand
« Les gens du voyage sont des citoyens français à part entière, s’ils doivent respecter les mêmes devoirs, ils doivent pouvoir jouir des mêmes droits. Or, nous l’observons régulièrement sur le Réseau Gens du Voyage, les titres de circulation constituent souvent des motifs de discriminations (refus d’inscription à Pôle Emploi, refus de délivrance de la carte d’identité…). Les différents titres de circulation hiérarchisent même les gens du voyage en différentes catégories administratives selon qu’ils sont détenteurs de livrets ou de carnets de circulation. Cette 5ème Journée Nationale des Gens du Voyage va en effet permettre de réfléchir aux conditions d’exercice de cette citoyenneté grâce au concours d’acteurs de premier plan. Que le droit commun ne puisse s’appliquer sur une question aussi symbolique que la citoyenneté est injustifiable ».
Propos recueillis par OB
A noter à propos de cette journée : Des lecteurs attentifs demandent pourquoi aucun représentant d’organisation Rom ne participe à la table ronde : quel accueil pour les populations Roms sur nos territoires ? La question de la représentativité des organisations Roms et des critiques dérangeantes qu’elles développent à l’égard des politiques menées ou envisagées, seront très certainement abordées au cours des débats.
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