Paru le 2 mars dernier le décret relatif à l’évaluation et la gestion des risques d’inondations, décrit avec précision les prérogatives des préfectures en matière de prévention des risques.
Cette transcription en droit français de la directive européenne du 23 octobre 2007, devrait se traduire par l’établissement de cartes des zones à risques accompagnées d’enquêtes publiques et d’efforts d’informations de la population. Les services de la préfecture auront la haute main sur l’opération. « Il est à craindre que les préfets ouvrent trop systématiquement le parapluie et bloquent des projets d’urbanismes », remarque le collaborateur d’un maire qui aimerait que des possibilités de révisions périodiques de ces cartes soient rendues possibles notamment lorsque les travaux d’entretiens des cours d’eau modifient la gravité des risques. Ces nouvelles dispositions sont accueillies avec espoirs et inquiétudes du côté des associations de Gens du voyage. L’application du principe de précaution devrait permettre d’éviter des catastrophes comme celle du Var où en juin dernier plusieurs dizaines de familles s’étaient trouvées prises au piège sur un site de stationnement inondable imposé par les autorités. « Nous espérons que ce travail de cartographie des risques permettra de déplacer les aires d’accueil situées sur des zones inondables, insalubres ou à proximité d’usines Sévézo », remarque l’ANGVC. « Pour les propriétés des voyageurs ce dispositif ne devrait pas changer grand-chose. Sous la pression des préfets les communes engageront sans doute plus rapidement des procédures d’expulsion de parcelles non constructibles », ajoute l’association en faisant remarquer que le neoud du problème reste les blocages qui limitent l’acquisition de terrains constructibles. Les plus pessimistes dans les associations craignent que la réduction des terrains disponibles ne ralentissent la construction des aires d’accueil et des terrains de passages.
Olivier Berthelin
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