mercredi 8 juin 2011

Lettre de l'UFAT au ministre de la Défense

  Montauban le 08 Juin 2011-06-07

                                                                          Monsieur Gérard Longuet
                                                           Ministre de la Défense et des Anciens Combattants

A l’occasion de la cérémonie de la journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et en hommage aux Justes de France, l’année dernière, votre prédécesseur Monsieur le Ministre Hubert Falco a évoqué  aussi la tragédie concernant les Tsiganes pendant l’occupation de la seconde guerre mondiale
Tout au long de son discours il a insisté sur l’internement des tsiganes qui avaient dû tout abandonner sur place. 
 Les conditions dans lesquelles cette population a du subir l’internement ont été d’une atrocité  impensable : mortalité très élevée chez les vieillards et les nourrissons ; conditions d’hygiène ignobles (vermine) La nourriture qui leur était destinée était souvent détournée etc.
La plupart d’entre eux ne retrouvèrent la liberté que près de  deux ans après la fin de la guerre, libérés après les prisonniers et les collabos ! Ils n’ont plus rien retrouvé de leurs maigres biens à leur sortie
il n’est pas possible d’énumérer toute les souffrances infligées à mon peuple pendant cette période, mais il est de notre devoir d’informer notre jeunesse de cette tragédie, de leur dire que des Français ont interné d’autres Français et que cela ne doit plus se reproduire.
Aujourd’hui mon peuple  ne revendique rien, il garde  sa souffrance à l’intérieur de lui-même. Il ne réclame ni indemnité ni pardon. Il ne vend pas ses morts ! Il demande simplement que justice lui soit rendue ; que le gouvernement français reconnaisse clairement l’internement des tsiganes et que soient apposées des plaques, stèles, ou monuments. Que tous ces lieux de mémoire soient sous la tutelle de La République Française, et que soit inscrite dans les manuels scolaires l’histoire des Tsiganes, car elle fait partie intégrante  de l’histoire de France ; que des commémorations soient organisées.
Monsieur le ministre au non de la  communauté tsigane que je représente en grande partie, je vous saurais gré de prendre en considération ma requête, d’énumérer dans votre discours national cette tragédie vécue par mon peuple, d’associer dans tous les départements tous les représentants  Tsiganes aux cérémonies en cette occasion  et de nous rendre enfin justice.
signature alain.jpgJe vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma haute considération et de mes sentiments respectueux
                                                              Eugene (Alain) Daumas Président  U F A T 

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