Par Olivier Berthelin
A l’initiative d’organisations Rroms et Tsiganes, 10 associations* portent plainte avec constitution de partie civile contre ceux qui ont donné l’ordre à l’office central de la délinquance itinérante (OCLDI) et aux forces de l’ordre de constituer des fichiers ethniques visant les Roms, Manouches, Gitans. « En nous constituant parties civiles, nous voulons que la justice pousse l’enquête sur les fichiers MENS (minorités ethniques non sédentaires), soient conduites à son terme », confie un des collaborateurs de William Bourdon, avocats des associations. Les plaignants affirment ne pas être convaincus de l’efficacité des demandes de la CNIL qui, en avril dernier avait demandé à la gendarmerie de mettre ses fichiers en conformité avec la loi, sans toutefois découvrir de fichiers spécifique baptisés « Mens ». Ils précisent que la gendarmerie n’est pas la cible de leur plainte. « Il ne fait aucun doute que les personnes en charge de l’alimentation des données ne sont que des subordonnées obéissants à des ordres, ainsi il sera nécessaires de donner une attention soutenue aux complices et donneurs d’ordres et instigateurs », précise la plainte qui ne vise pas uniquement la gendarmerie. Les dernières nouvelles d’Alsace signalaient le 20 mai 2011 une spectaculaire opération des polices nationales et ferroviaires menée dans les trains du sud de l’Alsace « l’opération visait clairement les « MENS », les minorités ethniques non sédentaires…une cinquantaine de personnes ont été contrôlées une seule interpellée pour transport illégal de stupéfiant. L’opération sera renouvelée », précise le quotidien régional.
Le président de la république dans le collimateur des plaignants
En demandant à la justice de rechercher les instigateurs des fichiers ethniques visant les Mens, les plaignants désignent implicitement Nicolas Sarkozy, car la plus part des documents fournis en guise de preuves couvrent depuis 2002 une période où il fût soit ministre de l’Intérieur soit président de la République. A travers lui, ils dénoncent la philosophie politique qui établit un lien étroit entre délinquance origines ethniques qui, pour eux, a aboutit au discours de Grenoble du 30 juillet 2010 visant certains parmi les Roms et les « Gens du voyage ». « En considérant que nous sommes par principes délinquants, les autorités bafouent les principes de 1789. Nous servons de prétextes et de boucs émissaires. Nous demandons à être traités comme tous les citoyens. Ces fichiers ne semblent pas être très efficaces pour lutter contre les délinquants. Mais depuis l’été dernier nous voyons que de plus en plus de maires cherchent à expulser des voyageurs de leurs propriété », déclare Alain Daumas président de l’Union française des associations tsiganes (UFAT)
* Associations plaignantes :
Pour en savoir plus :
Retrouvez sur le site des Dépêches tsiganes :
Le rapport de la CNIL, le rapport du groupe de travail sur les fichiers de la police et de la gendarmerie,
Nous articles sur le sujet avec notamment l’audition du directeur de la Gendarmerie
Ailleurs :
www.lagazettedescommunes.com/62598/le-gouvernement-recadre-les-fichiers-de-la-gendarmerie/ (Reprise des informations des dépêches tsiganes par l’hebdomadaire des collectivités territoriales)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire