vendredi 10 juin 2011

Bidonvilles A Saint-Denis la préfecture ne ferme pas la porte au dialogue




Reçus la 8 juin à la préfecture du 93 le Maire de Saint Denis et le président de la communauté de communes de Plaine commune n’ont pas rencontré une opposition de principe à leur projet de 65 logements provisoires pour des familles Roms.

A Saint Denis, le dialogue et la collaboration entre les familles Roms, les élus locaux et les services de l’Etat va-t-il remplacé les polémiques ? Le 8 juin dernier Didier Paillard, Maire de Saint-Denis et Patrick Braouezec, président de Plaine commune ont entamé le dialogue avec le préfet Lambert autour d’un projet de 65 logements provisoires, mais décents pour 200 ressortissants Roumains hébergés sur des terrains communaux. L’Etat ne s’oppose pas au principe de cette opération de lutte contre l’habitat insalubre. Il accepte les demandes de dérogation aux règles limitant l’accès à l’emploi des Roumain pour que 20 personnes puissent participer à la construction des logements dans le cadre d’un chantier d’insertion. Par ailleurs, la préfecture étudie l’éventualité de mettre à disposition un terrain en plus des deux déjà réservé par la Ville et l’intercommunalité. Enfin ce projet estimé à un budget de 4 millions d’Euros sera, le 8 juillet prochain, inscrit à l’ordre du jour de la commission régionale devant répartir les fonds Européens. D’ici là, des membres de la commission Européenne seront venus étudier la situation des Roms dans le Val de Marne et en Seine Saint-Denis. Si ce projet aboutit, il pourrait devenir exemplaire et servir de model pour la lutte contre toutes les types de bidonvilles quelque soit l’origine de leurs habitants. Ces logements provisoires sont destinés à n’être, dans un contexte de pénurie de logements sociaux, qu’une étape entre les campements insalubres et les logements ordinaires.

Un cas particulier

Néanmoins cette opération ne concerne que quelques familles, environ 200 personnes certaines vivant à Saint à Denis depuis le début des années 2 000. Expulsées en juillet 2010 du site du Hanul, elles avaient été installées en urgence sur des terrains municipaux dans le cadre de conventions signées avec la commune. Ce cadre légal les protégeaient d’expulsions à répétitions qui se poursuivent à l’encontre de familles qui de terrains vagues en squats cherchent des abris stables à Saint Denis et dans les communes voisines. Ne pouvant intervenir dans le cadre des opérations de démantèlement de campements, les services de l’Etat ont néanmoins distribué le 13 avril dernier des obligations à quitter le territoire à une soixantaine de personnes. Ces OQTF n’interdisent nullement le retour en France de ces citoyens européens mais rendent très difficiles la régularisation de leurs situations administratives et donc la possibilité de participer avec les autres membres de leurs familles au projet porté par les élus et les associations. Dans ce contexte particulièrement équivoque, les collectivités ont dévoilé leur projet à la presse, le 7 juin, avant de rencontrer le préfet. Face à une opération déjà mise sur la place publique, les services de l’Etat étaient incités à s’emparer du dossier et à engager le dialogue sur cette opération précise. Mais ce dialogue ne concerne pas les autres campements de Saint-Denis et du département. La table ronde demandée depuis des années par de nombreuses communes au sujet de la situation de l’ensemble des Roms vivant en situation précaires en Seine Saint Denis et dans l’ensemble de la région Parisienne n’est toujours pas à l’ordre du jour.    

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