lundi 15 novembre 2010

Contrôles de légalité à intensité variable ? Focus urbanisme article 3

Contrôles de légalité à intensité variable ? 

Les services de contrôle de l’égalité des préfectures ont pour mission, entre autre, de vérifier que les documents d’urbanisme comme les plans d’occupation des sols (POS), les plans locaux d’urbanisme (PLU) etc… ne comportent pas d’irrégularité comme une interdiction  absolue et permanente d’installation de résidences mobiles. Une telle disposition serait illégale et contraire aux principes de la diversité des types d’habitats. Les aires d’accueil des gens du voyage étant un dispositif particulier ne concernant que le stationnement sur le domaine public, les documents d’urbanisme ne peuvent totalement interdire par principe l’installation de caravane ou d’autres habitats mobiles ou légers (éphémères) sur des terrains privés. En 2009, l’association nationale des gens du voyage catholique ANGVC avait adressé aux préfectures un questionnaire à ce sujet. A l’étude des réponses reçues (lien avec le site), l’association avait constaté qu’une grande majorité de PLU étaient illégaux. Elle interpelle de nouveau cette année les services de l’Etat afin de connaître l’évolution de la situation.


Lettre type de l’ANGVC




Réf. 2010/10. 25 Saint-Denis, le 25 octobre 2010
Monsieur le Préfet,
Entre la fin de l'année 2008 et le début de l'année 2009, nous vous avions adressé un courrier visant à connaître dans
votre département les dispositions contenues dans les documents d'urbanisme des communes permettant aux gens du
voyage d'installer leur résidence mobile.
Les résultats de cette enquête nationale1 ont fait l’objet d’un communiqué de presse le 15 septembre 2009 sur le regrettable
constat qu'une très grande majorité de communes portent dans leurs documents d'urbanisme une interdiction
générale et absolue d'installation des résidences mobiles des gens du voyage en dehors des aires d'accueil éventuellement
réalisées auxquelles la loi du 5 juillet 2000 les soumet.
Nous entendons affiner aujourd'hui notre recherche. C'est pourquoi, afin de valoriser l'ensemble des outils relatifs à
la prise en compte effective de l'habitat mobile permanent de leurs utilisateurs dans votre département, nous vous
demandons de bien vouloir nous communiquer :
- les "porter à connaissance" où vous évoquez, au titre de l’intérêt général, la prise en compte de l'habitat mobile
permanent de leurs utilisateurs dans les PLU
- les mises en demeure adressées aux communes pour non prise en compte de l'habitat mobile permanent de
leurs utilisateurs en dehors d'une aire d'accueil des gens du voyage éventuelle dans leur PLU
- les décisions de justice administrative (tribunal administratif, cour administrative d'appel et Conseil d'Etat)
recensées depuis 5 ans qui condamnent une interdiction générale et absolue prescrite par un document d'urbanisme
pour le stationnement ou l'installation des résidences mobiles en dehors d'une aire d'accueil des
gens du voyage éventuelle
- les décisions pénales éventuelles et les délibérations de la Haute autorité de lutte contre les discriminations
et pour l'égalité (HALDE) prononcées contre toute discrimination à l’encontre de l'habitat mobile permanent
de leurs utilisateurs dans les documents d'urbanisme de communes de votre département
Monsieur le Préfet, nous vous prions d'apporter tout votre concours et celui des services de l'Etat afin que soit mise
en lumière la prise en compte de l'habitat mobile permanent de leurs utilisateurs sur notre territoire.
Dans cette attente, recevez l'assurance de nos sentiments les plus respectueux.
Madame Alice JANUEL, la Présidente
1 L'enquête vous invitait à répondre aux deux questions suivantes : "1. En dehors des secteurs réservés à la réalisation d’une aire d’accueil
opérée en application de la loi du 5 juillet 2000 relative à l’accueil et à l’habitat des Gens du Voyage, l’interdiction de stationnement des résidences
mobiles constituant l’habitat permanent des Gens du Voyage, visées par l’article 1er de ladite loi est-elle générale et absolue sur tous
les terrains du territoire communal, en application de servitudes, de dispositions du règlement du plan local d’urbanisme ou de tout autre
arrêté communal ou préfectoral ?
2. Cette même interdiction générale et absolue s’applique-t-elle aussi à l’installation des résidences mobiles constituant l’habitat permanent
des Gens du Voyage sur les terrains privés leur appartenant (au sens de l’article R421-23 j du code de l’urbanisme)? "

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